Auditionné le 19 mars par les députés membres de la commission Développement durable, le président de la SNCF a rappelé qu'avec un chiffre d'affaires de 34 milliards d'euros, dont un quart généré à l'international, la compagnie ferroviaire se hisse au 18e rang des entreprises françaises et au deuxième rang mondial des entreprises de mobilité, derrière la Deutsche Bahn. Troisième recruteur de France, "avec 15 % de recrutements effectués en zone urbaine sensible", le groupe maintient son rythme d'investissement (2,5 milliards d'euros en 2013) mais n'en affiche pas moins une dette qui reste "à stabiliser". Pour Guillaume Pepy, les cinq prochaines années seront déterminantes pour consolider l'ensemble et "se tenir prêt à affronter la concurrence attendue en 2019". Un effort de réduction des coûts va être engagé. Car "les industriels et les élus souhaitent avoir un transport ferroviaire moins cher. Or, des gains de performance sont accessibles, en réduisant nos coûts en interne et en déployant un plan d'efficacité industrielle. Le capital investi dans le rail français est de 100 milliards d'euros. Il est possible de mieux l'utiliser pour créer davantage de richesse collective".
Sachant que près des trois quarts de cet argent provient de l'Etat ou des collectivités, Guillaume Pepy endosse "une responsabilité particulièrement lourde". Son bilan est "lucide", estime Yann Capet, député PS du Pas-de-Calais. En réponse à un autre député, Philippe Duron (PS, Calvados), au sujet du problème central qu'est le financement, Guillaume Pepy a pointé que "des choix devront être faits" pour ne pas s'éparpiller et cibler les priorités : "Développer les LGV, redonner un élan aux trains d'équilibre du territoire (TET) qui desservent les villes moyennes, remettre à niveau le transport francilien accusant un énorme retard… Tout ne pourra pas être fait en même temps." Aux députés qui n'ont pas manqué de rappeler les difficultés qu'ont les élus à disposer "d'interlocuteurs stables" au sein de l'entreprise, Guillaume Pepy a rappelé son intention d'engager la SNCF dans une voie plus décentralisée, avec des responsables de lignes ou locaux plus autonomes et habilités à "s'engager auprès des élus". Quant au fret, qui continue d'accuser le coup "face à la super-compétitivité de la route", il faut le développer, "continuer à ne pas perdre de l'argent et lui réserver à l'avenir une part des investissements". Il a cité à l'appui l'exemple portuaire : "Il n'est pas logique que les ports de Rouen et du Havre ne soient pas reliés par rail. C'est pourtant indispensable. Pour le transport de voyageurs, il a rappelé la réussite du TER, qui tire en avant l'activité de la SNCF et porte notre image de modernité." Il a aussi fait part de sa volonté de "penser le bout en bout, le domicile à domicile pour que le train s'affirme comme une véritable alternative à la voiture." Entre les ports, le fluvial et le ferroviaire, le temps de la guerre des modes semble révolu : "Il faut trouver entre eux de meilleures articulations. Les idées sont sur la table. Mais dans ce domaine, le passage à l'acte n'est pas encore réalisé."
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