Communes et intercommunalités pensent communiquer suffisamment sur leurs actions de préservation de la biodiversité. Pourtant, au niveau national, les données centralisées manquent. "D'où l'intérêt d'un Observatoire pour la biodiversité végétale en ville, créé par l'association Pacte pour le Jardin, avec notre appui ainsi que celui d'Ecocert et de CDC Biodiversité", a introduit Jean-Sébastien Sauvourel, conseiller au sein de l'association nationale d'élus Villes de France (anciennement Fédération des villes moyennes), lors de la restitution le 12 novembre des résultats d'une première enquête de cet observatoire. Et Jean-Sébastien Sauvourel de relever que l'Observatoire national de la biodiversité, porté quant à lui par la direction Eau et Biodiversité du ministère de l'Ecologie, porterait un intérêt certain à cette nouvelle démarche de suivi d'un indicateur dédié au végétal en ville, apparemment inexistant car difficile à établir.
L'enquête de l'Observatoire pour la biodiversité végétale a été transmise l'été dernier à environ 900 villes de plus de 10.000 habitants et à leurs intercommunalités. 10% de leurs services espaces verts y ont répondu. Soit 88 communes et sept EPCI, représentant au total 8,4 millions d'habitants.
En termes de gestion et traitement des espaces verts, plus des trois quarts des répondants prônent un usage raisonné des produits phytosanitaires et 16% sont au zéro phyto. Ce chiffre n'est pas nouveau : un chiffre peu ou prou similaire était avancé dès 2013 par le sénateur EELV du Morbihan Joël Labbé, pour défendre sa proposition de loi ayant conduit à l'interdiction d'ici 2017 de l'usage des pesticides dans les espaces publics des collectivités locales.
Autres enseignements : deux communes sur trois choisissent leurs espèces végétales non plus seulement sur des critères esthétiques mais en fonction de leur résistance aux maladies. Et une commune sur deux pour leur fonction pollinisatrice. Elles ont par ailleurs conscience que leurs jardiniers et cadres gestionnaires ont un rôle de plus en plus pédagogique et tourné vers les habitants à assumer, ce qui n'est pas pour leur déplaire mais nécessite des formations adaptées (l'information du public et l'animation se taillent progressivement une place dans l'offre du CNFPT).
A noter : une pratique émergente, venant du monde agricole et des pépinières, le développement de commandes groupées de végétaux par le biais de la collectivité mais pour les besoins des habitants (jardins, balconnières). L'intérêt serait de pouvoir y accéder à un moindre coût, mais aussi d'orienter les choix végétaux.
Concernant les pratiques de labellisation, les collectivités prétendent avant tout connaître les refuges LPO (18.500 en France, terrains publics et privés cumulés), le label de gestion écologique des espaces verts EcoJardin (créé par des villes sous l'égide du centre technique national Plante & Cité) et un peu moins celui - pourtant pionnier, mais tenu par un organisme de certification -, le label EVE® proposé par Ecocert. "Les collectivités ont conscience qu'un label n'est pas qu'un tampon sur un document mais bien un dispositif d'accompagnement pertinent dans la durée", commente Camille Morel, chargée de labellisation chez Ecocert.
Sur le plan plus politique, moins d'un tiers des collectivités ont pris une délibération en conseil municipal sur la biodiversité végétale. Forte tendance : 40% des communes sondées sont impliquées dans des démarches de création de vergers ou potagers conservatoires. Une flopée d'actions sont aussi déployées en faveur des insectes (hôtels à insectes, jachères et prairies fleuries, etc.). Les inventaires à proprement parler de la biodiversité, démarche encadrée, restent relativement rares mais se développent. Leur accessibilité est un sujet car ils sont souvent juste consultables en interne par le service.
Autre enjeu mis en avant : la végétalisation des équipements et éléments constitutifs de l'urbanisme. Jardins sur toiture ou sur dalle urbaine, végétalisation de parkings... près de 200 opérations différentes ont été recensées. Enfin, une question portait sur le zonage affecté dans les plans locaux d'urbanisme aux jardins. Certaines communes classent les jardins familiaux dans une sous-zone N (zone naturelle et forestière). 13% des répondants intègrent un coefficient de biotope par surface (CBS), souvent assorti d'obligations et qui varie en fonction de l'endroit considéré dans la ville.
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