La Commission européenne a présenté, le 11 octobre, sa nouvelle stratégie pour une "bioéconomie durable et circulaire". Ce plan d'action en 14 mesures est destiné à promouvoir un secteur "susceptible de créer un million de nouveaux emplois verts d'ici à 2030", indique Bruxelles. Il vient actualiser la précédente stratégie européenne datant de 2012.
Présentée par Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne chargé de l'Emploi et de l'Investissement, et Carlos Moedas, le commissaire à la Recherche et l'Innovation, cette nouvelle stratégie avait été annoncée par Jean-Claude Juncker dans une lettre d'intention accompagnant son dernier discours sur l'état de l'Union, le 12 septembre 2018. "Dans un monde où les ressources biologiques et les écosystèmes sont limités, des efforts d'innovation sont indispensables pour nourrir les populations et leur fournir de l'eau potable et de l'énergie", souligne la Commission, dans un communiqué du 11 octobre. La bioéconomie peut "produire du combustible à partir d'algues, recycler les plastiques, transformer des déchets en mobilier ou en vêtements neufs ou élaborer des engrais biologiques à partir de sous-produits industriels", prend-elle pour exemple.
L'UE se dotera ainsi d'un fonds de 100 millions d'euros destiné à "rapprocher les bio-innovations du marché et de réduire les risques pour les investissements privés portant sur des solutions durables". La Commission envisage par ailleurs la création de 300 nouvelles bio-raffineries à travers l'Europe.
L'exécutif européen entend ensuite accélérer le déploiement de cette bioéconomie en s'appuyant sur les Etats et les régions. Il souhaite ainsi créer "un mécanisme de soutien" européen pour les politiques de bioéconomie dans le cadre d'Horizon 2020 (le programme européen pour la recherche et l'innovation), afin d'aider les pays à se doter de programmes nationaux et régionaux de bioéconomie. A noter que la France a lancé son propre plan d'action le 26 février, à l'occasion du Salon de l'agriculture, à la suite des Etats généraux de l'alimentation. Une ligne du Grand Plan d'investissement est prévue pour financer des projets locaux, dans le cadre de stratégies régionales pour la bioéconomie. Plusieurs régions, dont les Hauts-de-France ont depuis adopté leur propre stratégie.
Le plan européen prévoit de "lancer des actions pilotes pour le développement de la bioéconomie dans les zones rurales, côtières et urbaines, axées par exemple sur la gestion des déchets ou les pratiques agricoles bas carbone". Dix villes pilotes seront ainsi sélectionnées pour développer de nouveaux systèmes de recyclage des déchets organiques. La Commission souhaite aussi encourager l'agriculture bas carbone, ou la création de "living labs" (du nom d'un programme européen lancé en 2006 à l'initiative de la Finlande dans le domaine des télécommunications pour fédérer des initiatives locales).
La Commission entend mettre en œuvre un système de suivi à l'échelle de l'UE pour suivre "les progrès accomplis vers une bioéconomie durable et circulaire". De bon aloi, sachant que les polémiques suscitées récemment par la bioraffinerie de La Mède ou la centrale de biomasse de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, montrent que bioéconomie ne rime pas forcément avec écologie.
La Commission organisera une conférence à Bruxelles le 22 octobre pour discuter de ce plan.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo5plk6S6rrXSrKCopl2awrO7z56cp6aVYrmiusKeZK6mlWK7sMHVnqOlnV2owbOt056eop1dpby2voylmGaamaSypLvNqKSinQ%3D%3D