Sans surprise, François Baroin, sénateur-maire UMP de Troyes, a été élu mercredi 26 novembre dans le cadre du congrès des maires président de l'Association des maires de France (AMF), pour trois ans. Sans surprise… puisqu'il était le seul candidat, en vertu d'un accord scellé en juillet dernier organisant "la parité politique" dans "la gestion quotidienne de l'association". Sans surprise, mais sans plébiscite non plus. La participation a été de 62,4% (5.378 votants sur 8.458 inscrits) et on a compté plus de 21% de votes blancs (1.142). Au final, François Baroin a obtenu 4.136 voix, soit 78,36% des votants (mais moins de la moitié des inscrits) alors que lors de la précédente élection à la présidence de l'AMF en 2011, son prédécesseur Jacques Pélissard avait obtenu plus de 7.800 voix.
Une partie des maires n'a apparemment pas apprécié le fait qu'il n'y ait qu'un candidat à cette élection pour laquelle chaque maire dispose d'une voix, quelle que soit la taille de la commune. On se souvient d'ailleurs de la polémique lancée cet été par le sénateur-maire PS d'Alfortville, Luc Carvounas, toutefois minoritaire sur cette ligne, n'acceptant pas un accord privant selon lui les maires du choix de leur président.
S'agissant du futur bureau de l'association, 4.693 maires ont voté pour la liste unique et elle aussi paritaire comptant 18 représentants de la gauche et autant de la droite et du centre. Seuls 123 votes contre et 462 votes blancs ont été décomptés. Le nouveau bureau a voté à l'unanimité la reconduction socialiste d'André Laignel au poste de premier vice-président délégué, comme le prévoyait l'accord de juillet. Le maire UDI de Sceaux, Philippe Laurent, succède pour sa part à André Rossinot comme secrétaire général de l'AMF. Philippe Laurent était depuis 2002 président de la commission des Finances et fiscalité de l'association. Michel Vergnier, maire PS de Guéret, devenir trésorier.
Se présentant la veille à la tribune du congrès, François Baroin, 49 ans, ancien ministre de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, s'était avant tout placé dans les pas de son prédécesseur, s'engageant à "préserver coûte que coûte l'unité de l'association".
L'accession à la présidence de François Baroin représente toutefois "une certaine inconnue", reconnaissent certains de ses responsables de l'AMF, car c'est la première fois que celle-ci est dirigée par un ancien ministre, en vue de surcroît. Le maire de Troyes s'est beaucoup rapproché de Nicolas Sarkozy ces dernières années, et ferait même partie des favoris pour Matignon en cas de retour à l'Elysée de l'ancien président. Or pas question pour l'association d'être "un marchepied".
"L'AMF ne sera jamais instrumentalisée au service de la droite. Sinon, il n'y a plus d'AMF. Mais j'ai confiance dans le comportement républicain de tous", assure André Laignel. Lequel est en fait apparu, ces derniers temps, comme l'une des voix les plus critiques à l'égard des décisions gouvernementales touchant les communes, à commencer évidemment par la baisse des dotations, qu'il considère comme "un remède pire que le mal". Et celui qui est aussi président du Comité des finances locales a plusieurs fois haussé le ton au fil des deux premières journées du congrès.
François Baroin, qui s’était montré plutôt mesuré mardi et mercredi, prônant en tout cas "un dialogue profondément républicain, respectueux, loyal" avec l'Etat, a ensuite pleinement endossé son nouveau costume de président de l’AMF en accueillant Manuel Valls en clôture du congrès par une allocution plus offensive.
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