Après avoir réglé la revalorisation du secteur public de la santé par le Ségur du même nom, celle du secteur social associatif par le désormais célèbre avenant 43, puis celle de la filière socio-éducative par la récente conférence des métiers, une situation reste encore en suspens : celle des services d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad) relevant du secteur privé lucratif. Dans un communiqué du 28 février, la Fédésap (Fédération française des services à la personne et de proximité) – principal organisme du secteur, représentant 3.000 structures employant 110.000 salariés et accompagnant chaque année plus de 660.000 personnes ou familles – appelle le gouvernement et les départements à faire en sorte que ces Saad privés ne soient pas "les tout derniers oubliés du Ségur".
Jusqu'à présent, la demande ne rencontre guère d'écho, puisque "Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l'autonomie, renvoie invariablement la résolution de cette question au dialogue social, entre les employeurs et les syndicats de salariés de la branche des entreprises de services à la personne". Mais pour la Fédésap, "la réalité est que les entreprises d'aide à domicile n'ont pas de marges suffisantes pour revaloriser les salaires", à hauteur des 183 euros nets mensuels prévus pour le secteur public et le secteur privé non lucratif (associations). Pour assumer une telle hausse, il faudrait augmenter les tarifs des Saad privés de 17%, soit une hausse qui serait très difficile à assumer par les personnes accompagnées et leurs familles et pourrait être "dissuasive dans la mise en œuvre de leurs plans d'aide". Une telle hausse n'est au demeurant pas possible, puisque l'arrêté du 18 décembre 2021 relatif aux prix des prestations de certains services d'aide et d'accompagnement à domicile prévoit que les prix des prestations des Saad privés "ne peuvent augmenter de plus de 3,05% en 2022 par rapport à l'année précédente".
La Fédésap estime donc que "pour prendre la ministre au mot et augmenter les salaires des aides à domicile du secteur privé par la voie du dialogue social, il faudrait, au préalable, que le gouvernement, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et les départements prennent l'engagement irrévocable de financer cette revalorisation selon les mêmes modalités que le secteur associatif et public". La Fédération considère que "l'État et les départements sont parfaitement capables de passer un tel accord de financement", puisqu'ils l'ont fait pour le secteur associatif. La Fédésap appelle également à l'adoption, dans les cent premiers jours du prochain quinquennat, d'une "loi sur le grand âge, trop longtemps repoussée" et, à sa suite, d'un projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 qui "devra prévoir des financements à la hauteur des enjeux".
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFomKKclWKxsLnInKClnV2hsm6%2FxJyrnq2iYr2ztdWeZKedXauytsCMqZisZZWpv6Z5y55knZ2io7amvoydnKxln6qvrbXErGSdrV2osqjB0Q%3D%3D